Les petites bouilles du mois de juin

Au mois de juin sont arrivés de nouveaux enfants au centre de nutrition:

      

Benjamin, 2 ans, qui suite à une consultation de controle a été admis au centre pour perte de poids depuis plusieurs mois, c'est un petit bonhomme craquant qui comprend beaucoup de choses et qui s'est laissé très vite apprivoisé, alors j'ai le droit a ses plus beaux sourires! Ce qu'il n'aime pas c'est d'aller sur le pot et la douche (à l'eau froide) alors pour l'aider au mieux je l'accompagne jusqu'au bout, je l'installe sur le pot, je reste un petit moment avec lui, expliquant que je ne suis pas loin et que pour le bain il pourra m'aider ou jouer avec l'eau et deux trois gouzi gouzi à la mode Marie-Véronique, c'est moins dur! C'est un petit enfant dont sa famille vit à El Négrito dans le quartier au dessus du notre et c'est grâce à lui que j'ai eu une nouvelle idée concernant les formations sur l'alimentation et les huertos familiares avec la FAO, normalement c'est ce vendredi que je pourrais formuler cette idée au gens de la FAO, (suite au prochain épisode!)

     

Edin Jafet, deux ans. Du fait que je travaillais assez régulièrement à Morazan j'ai pu faire la connaissance d'un grand nombre de personnes nottament l'équipe de promoteurs sociaux (une joyeuse bande de jeunes qui aime leur travail et s'y applique) c'est l'un deux qui m'a dit que dans l'aldéas où il travaillait se trouvait un petit dénutrit. Un jour avec Chépito nous sommes allés voir la famille pour leur proposer d'emmener son enfant au centre de nutrition pour qu'il puisse récupérer, effectivement quand nous sommes arrivés sur les lieux, on a découvert un petit faible, sans force, et déja bien avancé dans le stade de dénutrition (grade III) enveloppé dans une couverture dans les bras de sa grande soeur qui ne voulait pas qu'on l'approche pour lui prendre son frère, pour prendre le temps de parler avec elle et lui expliquer qu'après elle pourra retrouver son frère avec plus de force et qu'elle pourra meme jouer avec lui j'ai due à moitié traverser la rivière où sa maman lavait le linge, pour la retenir...  Ce petit garçon est l'avant dernier d'une famille de 6 enfants, avant dernier car la maman attend son septième, c'est une grossesse raprochée qui a entre autre empêché à cet enfant de recevoir tout les apports bénéfiques du lait maternel. D'un milieu très pauvre la maman se débrouille pour trouver l'argent necessaire pour prendre le bus afin de rendre visite à son fils tout les jeudis. Ce qui est chouette quand on va sur les lieux de vie des parents c'est que petit à petit un lien se crée qaund ils viennent au centre de nutrition, ce qui permet aux parents de parler plus sereinement de leur enfants ou de la vie en général, meme si je ne suis toujours pas une grande fortiche de l'espagnol, je prend ces moments qui sont importants pour chacun.

J'aurai voulu vous partager les photos de son environnement mais organisation hondurienne oblige je n'ai pas récupéré les photos (...).

     

Deby Estefany (après une grosse crise de larmes), 1 an, qui elle aussi est entrée au centre de nutrition après une consultation de controle pour poids inadéquate pour son âge. Il existe différentes techniques pour mesurer les grades de dénutrition et le centre se focalise plus sur la courbe poids/age. C'est une petite fille qui était allaiter donc elle a vécu une grande crise de séparation avec sa maman, ce qui a fait qu'elle a durant plusieurs jours beaucoup beaucoup beaucoup pleurée, le seul réconfort était les bras, si j'avais le malheur de la reposer en lui expliquant pourquoi je la reposais c'était une crise de larme à fendre le coeur, alors petit à petit de mes bras, je l'ai mis sur mes genoux avec un jeu de les mains (mes clés, d'ailleurs ca l'amusais beaucoup) et de mes genoux je l'ai mise assise au sol et moi je restais tout près d'elle en jouant avec ses mains, faisant des petites mimiques, l'aidant à se concentrer sur un petit jeu et là j'ai eu le droit à des sourires et quelques "papa", "maman" et autres bredouillages, que du bonheur. Sa maman lui rend régulièrement visite et petit à petit elle prend de nouveaux repères au centre...

          

Après les jumeaux, voici Gloria et Reina deux jumelles de 6 mois qui sont arrivés la semaine dernière dans un état sevère. Je travaillais d'après-midi le jour de leur venue, et ca n'a pas été facile, la maman les a laissés en nous disant qu'elle ne prenaient pas le sein mais tout laissait à croire que si, car le biberon était une vrai catastophe, celle qui est plus petite de gabarit s'étouffait avec le lait comme si elle ne savait pas avaler... J'ai tout essayer changement de tétine, des toutes petites quantités de lait, faire passer le lait à la seringue, avec le doigt, un bout de tissu humidifié, une solution spéciale de réhydratation, rien n'y faisait elles prenaient quelques grogées difficilement et quelques instants plus tard elles revomissaient tout, impossible de les faire dormir, elles ne faisiaent que de pleurer, je me sentais démunie surtout quand autour de moi pas grand monde ne manifestait un grand interêt pour les pleurs de ces deux petites filles. C'est seulement faire la fin de journée que j'ai réussi avec un grand temps dans les bras à donner un biberon de solution de réhydratation orale (SRO) à la plus "grande" sans qu'elle le vomisse et qu'elle s'endorme paisiblement, tandis que l'autre est resté dans les bras d'une petite jeune qui vient aider de temps en temps au centre, et comme rien ne passait je lui ai fabriqué une tétine, et tétine+bras, elle était moins anxieuse...

Je ne suis pas retoruner depuis travailler mais de bouche à oreille, j'ai su que dès le lendemain ca allait beaucoup mieux et qu'elles prenaient bien leur biberon.

 

                     la photo n'est pas belle mais juste pour vous rende compte de la différence de développement entre les deux soeurs et dans quel état elles sont arrivées.

Comme je le disais dans un de mes tout premiers articles, ce moment de l'arrivée et ce temps passé au centre est une réelle difficulté car ils atterissent dans un milieu qui ne connaissent pas, séparer de leur parents à des âges cruciaux dans le rapport mère- enfant (nottament et pas que l'allaitement maternel), et c'est un chemin à entreprendre avec eux pour leur redonner un peu de sourire, de confiance en eux-même, de force, d'éveil, afin qu'il puisse EXISTER.  Certains le savent que ce n'est pas l'extase au niveau propre de mon boulot,  mais je m'accroche à tout ses petits évennements que je vis avec les enfants (et ils sont nombreux), car de tout leurs traumatismes quand on les écoute, on les caline, on fait attention à eux, renaissent des ressources et une force de vie fabuleuse qui savent communiquer, c'est pour ça que je voulais vous faire partager quelques bribes de la vie de ces enfants et ma relation avec eux que je garde bien trop souvent à l'intérieur de moi...

  Petit bonus: la fameuse bande de loustics qui a bien récupéré et qui ne peut pas s'empêcher de saisir la moindre occasion pour faire des bêtises quand on a le dos tourné!